Il y a trois mois, j’avais appris l’existence de ma petite sœur, Bella. Sur le coup j’étais méfiant et encore plus Marion, car son but de sa venue était de me retrouver pour notre père, mais au lieu de me dénoncer, elle a préféré m’aider, pourquoi ? C’est vague encore. Et ce jour là, nous sommes rentrés dans le château et je l’ai laissé passer la première et je l’ai perdu de vue. La rapidité qu’elle a eu à se sauver, pendant ce peu de moment d’inattention de ma part, m’a surpris. Elle a vraiment le sens de se sauver et de savoir se protéger. Père a du lui donner un très bon entrainement avant de la lâcher dans la nature. Elle était vraiment futée et maintenant je devais la protéger de notre père.

Pas de veine, je la cherche depuis trois mois, pendant mes temps libre, ne voyant qu’à l’occasion Marion. Ce qui est très dur de ne pas être auprès d’elle, je devais retrouver ma sœur. Au moins, Marion et moi on se communiquait grâce à notre lien, elle savait toujours où j’étais. J’avais fouillé le château en entier, tous les recoins de celui ci, même le sous sol ou nos Calices volontaires vivent, dix fois chaque… Aujourd’hui, je commençais à paniquer, à avoir peur qu’il lui soit arrivé quelque chose ou pire, qu’elle s’est tuée.

Je me lève ce matin là, dans le but de passer ma journée à la trouver, je là trouverai et il le faut ! Bizarrement, un déclic me vient en tête, le sous sol a une section inutilisé depuis des siècles. C’est le seul endroit que je n’ai pas fouillé. Je sors de ma chambre et j’apporte des vêtements chauds et des poches de sang, je sais très bien qu’elle n’aura pas mangé, espérant qu’elle se trouve dans les sous sol du château.

Une fois en bas je longe le couloir sombre sans éclairage et je trouve les cellules avec portes, il y en a une dizaine. Je les fais une après l’autres, les ouvrant en les défonçant. Ce n’est que dans la dernière que j’aperçois une forme humaine dans le fond de la cellule. Je cours vers elle et y pose une couverture sur ses épaules. Si faible et pâle, je vois bien qu’elle ne s’est pas nourrie. Je déchire une poche et j’en applique du sang sur ses lèvres pour la réveiller. Allez Bella, je suis là. Je pose la poche sous son nez pour l’attirer à boire à cause de l’odeur, aucun vampire ne peut résister. Allez bois !

Je suis heureux qu’elle prenne la poche, elle est moins bornée que moi là dessus. Je suis dur à faire revenir quand j’ai envie de me laisser mourir par la soif. Je la vois avaler la poche goulument et quand son regard croise le mien, un sourire se dessina sur mes lèvres et je lui tends une autre poche sachant très bien qu’elle en aura envie, elle a des forces à récupérer. Et dès que j’ai toute son attention je peux réellement lui parler. Je comprends ne t’inquiètes pas… j’ai eu peur qui te soi arrivé quelque chose. Je suis là maintenant et je ne te laisserai pas tomber.

Je lui souris, elle et moi devons avoir environ entre 10 et 15 ans d’âge humain de différences. Mais je ne sais pas à quel âge, elle a été transformée. Moi j’avais 33 ans il y a plus de 1500 ans. Écoute, je sais que tu as sans doute peur, ce n’est pas pour rien que tu t’es caché là où personne n’aurait chercher, même moi, j’ai mis du temps à trouvé. Seuls les gardiens savent l’existence de cette section. Alors si ça peut te rassurer, père ne pourra jamais te trouver si tu viens te cacher ici quand il sera là.

Je lui tends ma main, me levant, espérant qu’elle l’a prenne pour sortir d’ici. Je ne veux pas avoir à mettre du temps à la convaincre qu’elle est en sécurité avec moi.

J’étais content que ma sœur prenne autant de sang à boire. J’ai eu peur qu’elle refuse. J’ai eu peur d’avoir de la difficulté à la faire revenir parmi nous, mais je comprends pourquoi elle a fait tout ça. Elle ne savait donc pas pour mon existence. 1500 ans, peut être moins, qu’elle a été mise dans l’ignorance de sa famille encore envie. Je ne me rappelle même pas si je lui ai parler de mes propres fils, de ses neveux. Mais je ne crois pas, comme elle a fui dès qu’elle fut dans ce château il y a près de 4 mois. Je l’aide à marcher, tout en l’écoutant. Ces questions m’interpellent vraiment beaucoup et je lui répondrais le plus franchement possible, elle le mérite.

Écoute, tu es ma sœur, ce que je ne croyais pas avoir, en plus que tu as décidé de ne pas dire à père que tu m’as trouvé. Alors il est de mon devoir d’être là pour toi et de te protéger. De toute façon, il ne m’a jamais aimé. Depuis la naissance de notre frère quand j’étais un bambin, je n’étais plus rien pour lui, il avait d’yeux que pour son deuxième fils. Je suis l’issus d’un mariage non désiré. Je lui souris et je continue à l’écouter, elle poursuit avec certaines possibilités, dont elle pourrait ne pas avoir tord.

Tout ça est à découvrir, tu as beau dire que je suis une bonne personne, mais dans le fond, je peux être pire que lui. Avec ceux à qui je tiens, je suis quelqu’un de bien, mais dans le fond, je suis cruel et sans pitié. Ce que toi tu n’es pas, sinon, tu ne m’aurais pas laissé ma chance. C’est plutôt moi qui doit t’aider Bella. À deux, on sera plus fort. Je sers sa main dans la mienne pour la réconforter. Si tu as encore soif, j’ai d’autres poches dans mon sac.

Avec toute cette histoire, avec cette idée qu’elle me dise que je suis une bonne personne, cela m’a fait rappeler l’horreur que j’ai commis il y a plus de 300 ans. Cette guerre qui a tué mon meilleur ami et le père adoptif de ma fiancée. Ce que personne ne sait, c’est que son meurtrier se trouve en face de Bella. Ce lourd secret que je porte depuis tout ce temps, n’est que pour protéger les sentiments et émotions de Marion, mais surtout pour protéger notre propre amour. Finalement, tu as tort, je ne suis pas une bonne personne. J’ai tué des gens, autant que père l’a fait. Je regrette certains meurtres que j’ai commis. Je baisse le regard.

Je m’arrête de marcher, avant d’atteindre l’entrée des anciens donjons dans le but de quitter ceux-ci, forçant Bella à s’arrêter aussi. Je peux avoir confiance en toi? Je peux te confier un secret? Je la regarde, lui dire ce lourd secret, me ferait un peu de bien, je ne serais plus le seul à savoir le mal que j’ai fait à Marion.

Nous continuons à marcher jusqu’à l’escalier menant à l’étage plus haut. Je n’y monte pas de suite. Par chance qu’il y avait peu de vampires, voir même pas du tout en train de se nourrir de leurs sources. Je regarde ma sœur, notre père était si cruel.

Parce que père aimait son second fils, il l’a laissé vivre. Il ne l’a pas transformé, il a eu le droit à une vie d’humain et de fonder une famille. De toute façon, peut être était-ce le contraire, ils nous aimaient plus que lui? Moi j’ai transformé mes propres fils pour qu’ils restent auprès de moi…

Je me passe une main dans les cheveux, la regardant boire sa poche de sang, je m’en prends une aussi, signe de nervosité chez moi. J’aime boire à la source. Je lui déballe ce que j’ai sur le cœur.

Cela fait 300 ans que je garde mon secret en dedans de moi… J’ai… j’ai tué le père adoptif de Marion. Elle ne le sait pas. C’était un accident certes, un terrible accident, je l’ai pris pour un Darkangel, alors qu’il venait de se mettre entre moi et l’ennemi pour me protégé. Il a reçu directement ma flèche en plein cœur, le tuant. J’ai toujours protégé Marion, d’aussi loin que je me souvienne. Je l’ai vu grandir humaine et devenir une vampire, après la mort de son père, je l’ai perdu de vu, jusqu’à il y a deux ans, alors que le directeur d’ici, m’a demandé de faire la nounou avec elle. Des liens serrés se sont tissés et nous sommes fiancés depuis quelques mois, mais aujourd’hui, je me rends compte que je ne peux plus lui cacher cela, la mort de son père de mes propres mains. Je regarde Bella, mon regard perdu. Que me conseilles-tu de faire?

J’écoute ma sœur qui essaie de me rassurer, de m’aider dans mes choix. Oui, il faut qu’un jour je le lui dise, même si je risque de perdre Marion. Qu’elle rompt le mariage, qu’elle me fuit quelques temps, mais je l’aurais mérité. Cela me soulage de pouvoir dévoiler ce secret à ma sœur, même si je sais très bien que je ferais croire à Marion que personne n’est au courant, le jour où je le lui dirai. Je regarde ma sœur, j’étais heureux d’avoir une sœur. Ce n’est pas ça le pire. Je vais encore plus la détruire lorsqu’elle saura les raisons de sa mort… je ne peux pas lui mentir sur la vérité…

Je baisse le regard tristement et je continue mon monologue. James et moi, avons fait un pacte et j’ai brisé ce pacte. Coute que coute de ce qui devait arriver, nous devons mourir tous les deux. Nous savions à quoi nous attendre. Nous savions que nous allions mourir cette nuit là et… j’ai brisé la promesse. Chaque Darkangel nous tenait, l’un en face de l’autre, nous brisant les os et nous demandant de tuer l’autre. James ne l’aurait jamais fait et si on le faisait pas, ils nous tuaient tous les deux. Je ne voulais pas mourir et je ne voulais pas que les Hunt disparaissent. J’ai donc tiré sur James volontairement. Je l’ai fait en pensant à Marion, je ne voulais pas qu’elle perdre les deux hommes qui prenaient soins d’elle et comme je savais que James ne tirerait jamais sur moi, je l’ai fait, ayant pu ensuite sauver mes fils d’une mort certaine.

Je regarde ma sœur et lui souris en coin. Si je mourrais, mes fils aussi mourraient et notre nom en aurait été taché et père aurait gagné la partie. Je suis le chef des Hunt, pas lui! Personne ne me volera ma place. Si père prend les rênes, il détruirait notre nom. Je soupire et baisse le regard de nouveau.C’est cruel ce que j’ai fait. J’ai tué James pour survivre et ne pas perdre les Hunt. Oui c’est un geste que je regrette, je sais très bien que j’aurais du mourir ce jour là.

Je sais ce qui arrivera si je le dis à Marion et c’est ce dont j’ai peur, mais je dois. Même si c’est que me soulager d’un lourd fardeau que je porte depuis 300 ans. J’ai confiance en ma sœur. J’ai une plus grande famille que je le croyais. Mes fils, ma sœur et puis… Marion. Même si tant que nous ne soyons pas mariés, je ne la considèrerai pas tel quel. Pas pour le nom en tout cas, mais coté amour, elle fait partie de ma famille. Mais ça, je ne l’avouerai jamais.

Je la prends contre moi quand elle me fait un calin, ma tête sur son épaule, je n’ai jamais eu d’affection comme ça avec ma famille. C’est moi qui caline mes fils, pas eux. Merci, je suis content de t’avoir. Tu es ma petite sœur, celle que je dois protéger. Je dois nous protéger tous de père. Je la lâche pour la regarder et je lui souris. Maintenant, reste avec moi, j’ai eu peur de t’avoir perdu, ne refais plus jamais ça compris? Je la gronde, comme un père qui aime sa fille et qui a peur de la perdre. On va devoir te trouver une occupation tu sais. Soit être élève ou même gardienne du château, comme, je m’offre pour t’entrainer si tu veux. Le directeur est mon ami, il ne me refusera pas ça.

C’est ce que je ferais, je formerai ma sœur dans le but de tuer notre père avec moi, mais je ne me doute pas de ce qui m’arrivera dans quelques semaines, ma propre mort. Je lui souris, content qu’elle accepte d’être formée par moi. Je caresse sa joue comme un grand frère le ferait. Alors on commencera cet entrainement demain si tu es d’attaque. Tu dois te reposer et bien te nourrir. Je pose ma main dans son dos pour l’inciter à marcher jusqu’au château et qu’elle retrouve une chambre. Je vais te trouver une chambre et comme tu seras gardienne, tu seras dans l’aile des gardiens. Je lui souris et un autre garde nous ouvre la grande porte de l’académie.

Une fois passé chez le directeur et que tout était en ordre, il me donna la clé de la chambre de Bella. Je la conduis donc à celle-ci. Elle était un peu plus loin que la mienne, mais quand même facilement accessible. Je m’arrête devant la porte et je lui souris. Voilà on y est. Si tu as besoin de quoi que ce soit, on ira faire les courses, mais pour le moment je te laisse apprivoiser ta chambre. Je ris et j’embrasse sa joue. Je vais aller rejoindre Marion, on se voit plus tard. Je m’éloigne d’elle la laissant. J’ai confiance en elle, si elle a besoin de quoi que ce soit elle me fera appeler.

FIN DE SCENE.